Prix : 3€
Un petit bijou littéraire tricoté avec du peu. Ou encore, une sorte de Walden ou la vie dans les bois, la magnifique ode d’Henry David Thoreau transposée dans notre forêt urbaine, contemporaine, en proie aux disparités sociales, économiques.
Comment être pauvre et gourmet tout à la fois, comment se suffire dans « une misère dorée », être rassasié sans perdre son appétit de vivre ? « Le peu amène une satiété, écrit l’auteur, quand on sait la vivre en conscience. »
Extrait :
« Ça fait des années, plus exactement des dizaines d’années, presque une vie, que je pratique l’art de vivre au maximum avec le minimum, et ces derniers temps j’ai intensifié la chose.
Ce qui signifie que, quand j’ai entre mon pouce et mon index une pièce d’un euro, avec cette pièce en nickel ourlée de cuivre, frappée de l’emblème du pays, j’en double la valeur ou je la multiplie par trois ou par cinq, voire par dix ; selon les circonstances. Je n’achète jamais au prix que coûte l’objet, jamais.
Mon raisonnement est simple et bien calculé précisément parce qu’il est simple et qu’il échappe à toute logique. Ce que je dis n’est pas une théorie, c’est ce que je pratique chaque jour. L’économie calculée, le pouvoir doublé ou comme je viens de le dire parfois décuplé ou multiplié par un chiffre si élevé par rapport à mon avoir, qu’il frôle l’abstraction ou le blasphème.
Je pratique la multiplication de l’euro comme un faussaire tout en restant dans la plus stricte légalité. Je dis un faussaire parce que je frôle parfois l’extorsion de fond. C’est-à-dire qu’entre ce que j’achète et ce que je donne, il y a une telle disproportion que j’ai plutôt l’impression de voler plutôt que de payer ce sur quoi je vais m’expliquer, étant donné l’étrangeté de ce principe.
[…] J’achète au prix maximum mais je suis attentif à la qualité de ce que je consomme (je n’aime guère ce terme qui a donné consommateur et société de consommation), j’achète le meilleur dans ces zones qui tentent de sélectionner les produits, de les hiérarchiser comme si leur coût garantissait leur goût. J’évite le produit aux relents d’industrialisation. Je déteste la bête d’élevage molle et pâle. J’abhorre et raye de ma carte tout produit qui n’est pas issu, pour les produits laitiers de lait cru, ou d’élevage d’origine pour les ovins et les bovins. On pourrait croire que j’achète n’importe quoi parce que je suis impécunieux, c’est tout le contraire. Je suis un impécunieux délicat. »L’Art de vivre au maximum avec le minimum, par Jean-Roger Geyer, novembre 2009, n° ISBN 978-2-911939-72-3.
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