L’histoire d’Indigène éditions commence en septembre 1996, à Montpellier, dans le grenier de notre maison, avec pour tout capital une bibliothèque.

Nous rentrons de longs voyages en Australie (où Sylvie a fondé le premier poste de correspondante du journal Le Monde à Sydney), dans le Nord de l’Inde (où nous avons vécu et travaillé avec les moines du monastère Namgyal, le monastère privé du dalaï lama à Dharamsala, la ville de l’exil tibétain), du Sud-Ouest américain où nous avons appris des Indiens Navajo que santé et beauté (dit « hozho » dans leur langue) forment un seul mot, une même pratique.

Des expositions

Notre rencontre en avril 1986, dans le centre rouge de l’Australie, avec de grands initiés et artistes aborigènes, nous a projetés dans une bouleversante aventure intellectuelle. Pour ces peuples (Aborigènes d’Australie, Indiens Navajos et Hopis, Tibétains), issus de sociétés non industrielles, l’art est un savoir qui leur a permis de résister à d’infâmes génocides culturels. Pour en témoigner, nous organisons, pendant l’été 1990, au Musée Fabre de Montpellier, L’Été australien puis, à Paris, à l’Établissement public de la Villette, une trilogie qui fera date : Tibet La Roue du temps, pratique du mandala (1995) ; Peintures de sable des Indiens Navajo (1996) et Peintres aborigènes d’Australie (1997-1998). Pour cette troisième exposition, nous décidons de créer notre propre maison d’édition qui en publiera le catalogue : Peintres aborigènes d’Australie, repris depuis et toujours disponible sous le titre : La Résistance des signes.

Des livres

Nous l’appelons Indigène éditions, sans « s » – au sens anglo-saxon du terme : « indigenous », autrement dit issu de la terre. Parce que la terre aussi est une source de savoir et que le lien qu’on entretient avec elle, activé par l’imaginaire (des pratiques artistiques subtiles, complexes engageant notamment la santé, mais aussi le progrès de la conscience) peut en assurer la survie.

Une autre modernité

S’engage alors un dialogue entre les « beaux-savoirs » de ces « savants indigènes » et ceux de nos propres scientifiques : immunologistes, neurobiologistes, astrophysiciens… et, au fil des livres, une autre modernité prend forme, émancipée de ses plaies, de ses fractures, de ses hiérarchies inconvenantes. Une modernité recentrée sur l’esprit – mais inscrit dans un corps, dégagée de sa gangue religieuse – et conquise grâce à cette « faculté d’indignation » dont Stéphane Hessel nous rappellera en octobre 2010 dans Indignez-vous !, qu’elle est « l’une des composantes essentielles qui font l’humain ».

L’équipe Indigène Editions

  • Gérante/directrice éditoriale : Sylvie Crossman
  • Co-Directeur : Jean-Pierre Barou
  • Correctrice : Marie-Christine Raguin
  • Assistante éditoriale : Delphine Vinck
  • Direction artistique et maquettes : Simonetta Spada et Carlos Canella
  • Communication Web : Arteacom, Muriel Pineau
  • Comptabilité : FIMAC, Montpellier
  • Imprimeur : Beta editorial, Barcelone, Espagne
  • Diffusion/Distribution France et Belgique : Harmonia Mundi, Arles ; Suisse romande : Zoé ; Québec : Dimedia