Sartre et la violence des opprimés

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Dans un texte aujourd’hui tenu  à l’écart de ses œuvres complètes, Sartre prend position en faveur du terrorisme suite à l’attentat, en septembre 1972, aux Jeux Olympiques de Munich, d’un commando palestinien contre des athlètes israéliens :

« C’est une arme terrible, mais les opprimés pauvres n’en ont pas d’autres », écrit-il.

Le travail mené pendant les huit dernières années de sa vie avec le jeune et brillant intellectuel juif, Benny Lévy, lui permettra de dépasser cette position, insoutenable, au nom d’une « unité des consciences », résolvant alors le dilemme de toute une vie : trouver une fin morale à l’Histoire.

Tout cela était caché, souvent pour des raisons d’intérêt idéologique. Au-delà des vaines oppositions  entre un Camus idéal et un Sartre diabolisé, nous avons jugé fécond de rappeler, dans sa vérité parfois périlleuse, le parcours jusqu’au bout d’un homme qui inspira toute une génération d’hommes et de femmes engagées.

Extrait :

« Il est évident que dans ce contexte de réalisation philosophique, à savoir que l’Histoire trouve sa fin, son but, dans l’avènement de la morale – c’est-à-dire, rappelons-le « le commencement de l’existence des hommes les uns pour les autres -, le terrorisme non seulement n’a plus lieu d’être mais il doit être dénoncé.

C’est bien à cet abandon que procède Sartre dans son dialogue avec Benny Lévy, publié dans Le Nouvel Observateur  grâce à Jean Daniel : « La radicalité conduit à une impasse. » Et Benny Lévy de renchérir : « Si l’idée de la révolution s’identifie à l’idée terroriste, elle est foutue. » Par contre, nuance Sartre, « c’est l’intention qui doit être radicale ». Et en ce sens, l’idée de révolution peut être sauvée, mais il s’agit alors d’une révolution métaphysique qui transcende l’Histoire, la politique, au service de « l’unité des consciences ».

Les derniers mots de Sartre sont ceux d’un « vieillard » comme on aimerait en rencontrer plus souvent, en proie à l’exaltation de l’espoir : « Le monde semble laid, mauvais et sans espoir. Ça, c’est le désespoir tranquille d’un vieux qui mourra là-dedans. Mais justement je résiste et je sais que je mourrai dans l’espoir, mais cet espoir il faut le fonder. »

Sartre l’a fondé. « Il faut essayer d’expliquer pourquoi le monde de maintenant qui est horrible n’est qu’un moment dans le long développement historique, que l’espoir a toujours été une des forces dominantes des révolutions et des insurrections, et comment je ressens encore l’espoir comme ma conception de l’avenir », déclarait le 24 mars 1980 celui qui allait mourir le 15 avril 1980. »

Sartre et la violence des opprimés par Yves K., février 2010, n° ISBN : 978-2-911939-74-7

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