Nos vies nous ont poussés très jeunes vers ces sociétés « indigènes » à qui nous emprunterons le nom quand, en septembre 1996, nous créons notre maison d’édition à Montpellier.
Aux origines
Sylvie été particulièrement marquée, adolescente, par son séjour de quatre ans à Raiatéa, l’île sacrée des Maoris. Jean-Pierre, lui, a eu pour professeur de philosophie Georges Limbour, un surréaliste de la première heure qui l’a introduit auprès de ses amis, grands amateurs « d’art primitif » : le poète et ethnologue Michel Leiris, les peintres André Masson – le premier à pratiquer le dessin automatique – et Jean Dubuffet.
Notre formation
Ancienne élève de l’Ecole normale supérieure de Fontenay-aux-Roses, angliciste, Sylvie a grandi au Maroc, en Tunisie, en Autriche, en Polynésie française au gré des affectations de ses parents enseignants dans des lycées français. En 1974, elle part en Californie pour y rencontrer l’écrivain Henry Miller qui lui rendra hommage dans le seul livre qu’il ait écrit directement en français, à sa suggestion : J’suis pas plus con qu’un autre (1976). Après avoir enseigné à l’Université de Californie (UC San Diego puis UC Los Angeles), elle devient journaliste pour Le Monde à Los Angeles (1976 à 1980) puis, en 1985, fonde le poste de correspondante à Sydney, en Australie, pour ce même journal (1985 à 1988).
Diplômé de l’Ecole nationale supérieure des arts et métiers de Strasbourg, ingénieur, Jean-Pierre a tout quitté en 68 pour devenir rédacteur à La Cause du Peuple, le journal des « maos », de la Gauche prolétarienne dont l’ancrage était le monde de l’usine, des OS, une population d’immigrés délaissée y compris par les syndicats ; avant de créer une revue Atoll que soutiendra Sartre ; de participer à la création du journal Libération puis d’entrer, en 1979, au comité éditorial des éditions du Seuil où il favorise notamment la renaissance du philosophe Vladimir Jankélévitch et assure la transmission et la traduction, en France, des Mémoires du physicien et dissident soviétique, Andréi Sakharov.
Auteurs
Livres publiés par Sylvie Crossman
Essais
- Le Nouvel Age, un essai sur la société californienne (Points Seuil, 1983) pour lequel elle a été invitée par Bernard Pivot à Apostrophes.
- Jean Lacouture, la biographie du biographe (Balland 1993).
- Enquête sur les savoirs indigènes (avec Jean-Pierre Barou, Gallimard Folio Actuel, 2005).
- Tibet, Une autre modernité (avec Jean-Pierre Barou ; Points Seuil, mars 2012).
Romans
- La Guéniza, (Seuil, 1987), nommé « meilleur roman historique de l’année » par le Sénat.
- Sœurs de peau, Albin Michel, 2008.
- Le Fils de l’Inde, Seuil, 2018.
En 2013, elle a fait l’objet d’un documentaire : Sylvie Crossman, Créer, Résister (50 minutes) par Caterina Profili (Zeugma Films/Groupe Galactica, collection A Contre-temps).
Elle travaille actuellement sur un nouveau roman.
Livres publiés par Jean-Pierre Barou
Essais
- De la liberté de la presse à la presse de la liberté, Bruxelles (La Taupe, 1970).
- « L’œil du pouvoir » (en collaboration avec M. Foucault et M. Perrot) in Le Panoptique de Jeremy Bentham, Seuil, 1984.
- L’Œil pense, Essai sur les arts primitifs contemporains, Payot, « Petite Bibliothèque Payot », 1996.
- Matisse ou le miracle de Collioure (préface de M. Déon), Payot, « Petit Bibliothèque Payot », 2005.
- Sartre, Le temps des révoltes (2006, Stock).
- Gilda je t’aime, A bas le travail (La France sauvage, Gallimard, 1975).
- Le Courage de la non-violence (Indigène, 2012).
- La Guerre d’Espagne ne fait que commencer (Seuil, 2015) ;
Roman
Comme les taureaux d’un même élevage, (Grasset, Paris, 1985).
Extrait de presse : « Sous le parti-pris de sécheresse, perce une émotion qui assure au roman d’être lu quand toutes les clés seront perdues. » Angelo Rinaldi, L’Express.
Poésie
Pour secourir la nuit, (Domens, 2018).
Théâtre
Il a écrit une pièce : Après la violence, suite des Justes ; une autre sur la fin du monde : Qu’est-ce-qu’elle dit la comète ?
